Le mardi 5 juillet dernier, des arboriculteurs et porteurs de projet de plantation de vergers de toute la Région Auvergne-Rhône-Alpes se sont retrouvés pour découvrir les vergers expérimentaux de l’INRAe de Gotheron et visiter la ferme du Grand Laval.

Cette journée était à l’initiative d’Agribio Rhône et Loire (anciennement ARDAB, le groupement des agriculteurs bios de Rhône et Loire) et a été co-organisée par l’ADA Bio (le groupement des agriculteurs bios de l’Ain, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie), la FRAB AuRA et Agribiodrôme. Elle a mobilisé 46 participants, dont 21 agriculteurs et salariés agricoles, et 16 porteurs de projet ou paysans en cours d’installation. La plupart venaient de groupes DEPHY Ecophyto, 30 000 et GIEE animés par les GAB d’AuRA, mais d’autres sont venus seuls et de plus loin (comme du Lot-et-Garonne !). Une équipe de formateurs du campus agricole de Courcelles-Chaussy a même fait le déplacement depuis la Moselle !

Présentation du verger circulaire multi-espèces de l’INRAe de Gotheron par Solène Borne (crédit photo : Céline Venot)

La journée a commencé dès 9h15 à l’INRAe de Gotheron à Saint-Marcel-lès-Valence. Après un temps d’accueil et de présentation mouvante des participants, Solène Borne, de l’équipe de recherche de Gotheron, nous a présenté le dispositif du verger expérimental circulaire conduit en zéro phyto (aucun traitement même bio, pas de confusion sexuelle, seulement un peu de compost de fumier, et de l’eau !).

Augmentarium à carpocapse dans le verger circulaire de Gotheron (crédit photo : Céline Venot)

 

Nous avons ensuite visité à pied cette parcelle originale, avec des explications supplémentaires de l’équipe de gestion du verger et des questions concrètes des participants sur la composition des haies, les variétés, l’organisation de la récolte ou encore sur l’augmentarium à carpocapse (voir ci-contre).

Solène nous a ensuite emmenés dans une parcelle de pommiers où a été testé une association des pommiers avec du romarin en inter-rang et sous le rang. L’objectif était d’étudier l’effet de différentes variétés cette plante de service sur le puceron cendré, notamment via ses émissions de Composés Organiques Volatils (COV).

 

Après un pique-nique tiré du sac, nous avons migré sur la commune de Montélier, à la ferme du Grand Laval où nous avons été accueillis par Elsa Gartner et Sébastien Blache.

Mare-abreuvoir destinée aux brebis de la ferme du Grand Laval (crédit photo : Céline Venot)

La Ferme du Grand Laval est une petite exploitation agricole bio en polyculture-élevage où règne la biodiversité avec brebis, poules, vergers, prairies et grandes cultures. Tout en visitant les parcelles, Sébastien a présenté l’historique de la ferme et son parcours d’installation. Il a mis l’accent sur les infrastructures agroécologiques qu’il a mises en place pour accueillir la vie sauvage sur sa ferme (haies, mares, nichoirs…). Il nous a détaillé le fonctionnement des différents ateliers ainsi que les interactions indispensables entre eux : la ferme est ainsi autonome en matière organique, et en fourrage et concentrés pour les animaux.

Verger multi-espèces de la ferme du Grand Laval (crédit photo : Mathilde Gibaud)

L’après-midi s’est terminé dans le verger multi-espèces où sont plantés pêchers, pommiers, poiriers, figuiers, pruniers en de nombreuses variétés chacun. Les questions se sont succédé sur le pâturage des brebis et des poules sous les fruitiers, sur l’enherbement permanent, la lutte contre le gel ou encore sa stratégie de moindre intervention (peu de taille des pommiers, traitement minimal de la cloque sur pêcher et seulement 1 huile blanche sur prunier).

Ces visites ont été très inspirantes pour tous et les échanges ont été riches entre participants de différents départements : en conclusion, c’est une initiative à refaire sans hésiter !