Agriculture et alimentation, l’Etat doit nous aider à prendre soin de nos concitoyen-ne-s et de nos territoires.

La politique agricole en cours de négociation dessinera l’agriculture et l’alimentation des 10 prochaines années, nous ne pouvons plus nous permettre de perdre encore 10 ans dans la transition écologique agricole. La pandémie nous rappelle combien le soin à l’autre est une urgence : soin des plus âgés, des plus fragiles mais aussi des jeunes envers lesquelles nous avons une responsabilité. Mais il nous faut aussi penser au-delà.

Pour nous, élu-e-s locaux de toute la France, prendre soin de nos concitoyen-ne-s et de nos territoires passe entre autres choses par l’accès à une alimentation de qualité, protectrice de notre santé, de nos écosystèmes et de nos économies locales. Les institutions doivent prendre leur part dans l’effort de transition agricole et  alimentaire. C’était l’un des objectifs de la loi Egalim qui portait l’ambition de 15% de surfaces agricoles biologiques en 2022 et 50% de produits durables en restauration scolaire, dont 20% de bio.

Pourtant le compte n’y est pas. La dynamique de conversion biologique n’a pas bougé après Egalim ; comment pouvons-nous introduire des produits biologiques dans les cantines sans conversion des surfaces agricoles ? Nous voulons une production française de qualité, gage de la souveraineté alimentaire du pays et nous voulons démocratiser les produits bio et français en restauration collective.

Alors qu’on sait que le modèle de l’agriculture biologique répond aux enjeux climatiques et écologiques contemporains – protégeant l’eau, la biodiversité et la santé humaine, assurant des revenus décents pour les agriculteurs et créant des emplois durables dans les territoires – seuls 2% des 10 milliards d’euros annuels de la dernière politique agricole commune ont été orientés pour le soutenir. Les associations environnementales ont de leur côté chiffré à 330 millions d’euros annuels les besoins pour atteindre les objectifs de qualité en restauration scolaire et le plan de relance n‘en a fléché que 50 millions d’euros sur deux ans.

En tant que collectivités nous disposons de nombreux outils pour avancer vers la transition écologique mais nous avons besoin que l’Etat prenne sa place. L’urgence sociale, l’urgence climatique, la dégradation rapide des écosystèmes nous dit d’aller plus vite plus loin. L’Europe promet déjà 25% de surfaces agricoles bio en Europe en 2030, pourquoi pas nous ? Pourquoi ne visons-nous pas une cantine bio pour tous ? Avec au moins 50% de produits bio en restauration scolaire et une généralisation de la tarification sociale ? Certains d’entre nous y sont déjà, d’autres auront besoin du soutien de l’Etat pour y parvenir. Il faut 1 milliard d’euros par an dans la prochaine PAC pour développer et pérenniser les surfaces ben bio ; il faut que l’Etat utilise la prochaine loi de finance pour soutenir les plus petites collectivités vers le développement d’une alimentation bio pour tous les enfants.

Nous savons ce qu’il faut faire, nous avons les outils à notre disposition, nous devons mettre les moyens et la motivation politique pour ne pas une fois nous retourner sur des objectifs non atteints.

 

Pour en savoir plus, contactez Julian Renard de la FNAB, jrenard@fnab.org