Elections législatives : au-delà des promesses, qui sont les vrais alliés de l’agriculture biologique ?

 

Paris, le 21/06/2024. D’ici 10 jours, les françaises et les français vont devoir élire une nouvelle assemblée nationale. Outre les promesses politiques qu’on retrouve dans les programmes, la FNAB a décidé, pour éclairer le citoyen concernant la transition agro-écologique, d’analyser les déclarations des membres des partis ainsi que leurs comportements de vote sur ces derniers mois, tant au niveau national qu’au niveau européen.

« Ce travail fait non seulement ressortir le décalage qu’il peut y avoir entre les promesses et les actes mais il montre aussi que nous, producteurs et productrices bio, risquons beaucoup avec ces élections » déclare Philippe Camburet, président de la FNAB.

 

Les partis de gauche, des alliés incontestés de l’agriculture biologique.

Les partis de gauche ont été sans conteste ces dernières années les premiers défenseurs de l’agriculture biologique, à l’Assemblée Nationale comme au Parlement européen. Ils soutiennent le pacte vert européen et son objectif de 25% de surfaces bio d’ici 2030, et défendent une rémunération des services environnementaux rendus par l’agriculture biologique dans la PAC, que ce soit par une hausse de l’éco-régime bio ou par la création de paiements dédiés à la Bio. A l’Assemblée Nationale, ils ont défendu les demandes de soutiens aux filières bio en difficultés mais aussi une place forte de la Bio dans l’enseignement agricole ou dans l’installation des jeunes.

 

Une majorité présidentielle qui fait du « en même temps » sur la bio

Le camp présidentiel veut développer toutes les agricultures, bio comprise. En arrivant au pouvoir, la majorité a supprimé l’aide au maintien en agriculture biologique tout en affirmant la nécessité de créer des paiements pour services environnementaux. LREM a toujours porté des objectifs ambitieux de développement des surfaces biologiques sans jamais les atteindre, idem sur le soutien à la consommation avec l’objectif non respecté de 20% de produits bio dans les cantines. Le gouvernement a adopté un écorégime bio supérieur aux autres modes de production, même si le niveau est bien plus bas que l’aide au maintien. Le gouvernement a aussi porté des plans de soutien aux filières bio pour un montant total de 200 millions d’euros entre 2023 et 2024. Enfin le gouvernement tente de relancer la consommation de produits bio par des campagnes de communication. Les député-e-s de la majorité sont souvent soutien de la bio et de ses filières, c’est Sandrine Le Feur députée LREM qui proposait fin 2023 un plan d’urgence de 271 millions d’euros pour les filières biologiques, avec le soutien de son groupe. En revanche il y a au sein de la majorité une connaissance mitigée de ce qu’est l’agriculture biologique, le MODEM considère par exemple comme le RN que certains produits utilisés en agriculture biologique sont aussi dangereux que ceux de l’agriculture conventionnelle ; et le groupe Horizon reste très discret sur la Bio.

 

Pour la droite, la bio est une niche et ne doit pas se développer

Les Républicains voient la bio comme un marché de niche et de ce fait ne sont pas favorables à son développement. Ils sont avant tout des défenseurs du productivisme et des produits phytosanitaires. Dans la PAC ils ne se prononcent pas en faveur d’une rémunération environnementale. Le parti défend quand même des aides au maintien en agriculture biologique et le groupe à l’Assemblée a voté le plan de soutien à la bio proposé par Sandrine Le Feur.

 

L’extrême droite, des opposants assumés à l’agriculture biologique

Dans son programme de 2022 alors que le RN prévoyait un plan de soutien sur cinq ans aux filières biologiques, dans les faits les député-e-s n’ont déposé aucun amendement en faveur de la bio et ont même déposé deux amendements contre des formations dédiées à la bio en lycée agricole et contre les incitations à s’installer en agriculture biologique. Le groupe s’est abstenu lors du vote du plan d’urgence des 271M€ dans le projet de loi de finance.  Au niveau européen, l’extrême droite propose l’abrogation du pacte Vert qui fixe 25% de surfaces bio en 2030 et considère que conditionner les aides publiques à des pratiques écologique relève de l’écologie punitive.

 

Consultez les analyses détaillées des prises de position des partis politiques français

sur la bio et sur la PAC.

Contact presse :

Philippe Camburet : 06 77 94 85 19

lien vers le communiqué de presse : 240621_CP_Législatives et bio