Eurre le 26/02/2024

Après une ouverture du SIA houleuse où nous étions présents pour soutenir les exposants et l’image des fermes de notre réseau, nous tenons à rappeler que l’Agriculture Biologique ne peut être qualifiée d’écologie punitive ; c’est même tout le contraire :

  • Elle permet de faire baisser de 30 à 65% les taux de nitrates sur les terres et faire face à une enveloppe de dépollution estimée entre 370 M€ à 8 Md€ : c’est la seule à pouvoir garantir la qualité de l’eau sur les aires de captages
  • Elle utilise des ressources naturelles renouvelables (énergie solaire pour capter le carbone et bactéries pour capter l’azote de l’air) tout en favorisant la vie des sols qui sont constitutifs du système de production.
  • Elle permet d’améliorer la biodiversité avec 30 à 50% d’espèces en plus sur les parcelles BIO.
  • Elle permet à la résilience alimentaire de prendre tout son sens et aux Fermes de rester des moteurs en termes d’emplois et de maillage territorial.

Alors, aujourd’hui, quels sont les engagements publics sur les prochaines années pour une réelle ambition BIO quand on constate la baisse de 62% des aides PAC pour la Bio entre les deux derniers volets (2015/2020 Vs 2023/2027) ?

Le constat de notre réseau est qu’aujourd’hui cet engagement augmente en volume mais baisse quand on le rapporte à la surface et au nombre de fermes au niveau national.

Ainsi, pour les cinq années qui viennent, ce sont trois mesures publiques qui vont représenter l’essentiel du soutien à l’agriculture biologique :

  • L’éco régime bio. Entièrement financée par l’Europe, cette mesure a été sous-dotée dans le budget global. Alors que le soutien prévu devait être de 110 €/ha/an, il ne sera finalement que de 92€/ha/an, pour un peu moins de 3 millions d’hectares aujourd’hui, soit une enveloppe globale sur cinq ans d’environ 1,4 milliards d’euros. Il vient remplacer l’aide au maintien et le paiement vert et représente une baisse du soutien de 62% en moyenne par hectare et par an pour les agriculteurs bio.
  • La conversion biologique. Financée conjointement par l’Europe et par la France, cette enveloppe a été sous-dotée par rapport aux besoins mais ne sera, de toutes façons, pas dépensée dans la mesure où le rythme de conversion s’est effondré : il a été divisé par trois en 2022. L’enveloppe théorique prévue était de 1,3 milliards d’euros sur cinq ans.
  • Le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique. Entièrement financée par le budget de la France, cette mesure n’est prévue que jusqu’en 2025, pour l’instant. Augmenté à 4500 euros par ferme, pour 22 000 bénéficiaires en 2022, le crédit d’impôt représentera une enveloppe de 297 millions d’euros jusqu’en 2025, sachant qu’il pourrait aller jusqu’à 750 millions d’euros si la mesure était prolongée sur toute la durée de la Politique Agricole Commune et que le nombre de bénéficiaires continuait à augmenter. Une enveloppe deux à trois fois supérieure pour un nombre de fermes deux à trois fois supérieur : un soutien qui se maintiendra, voire augmentera légèrement.

Il faut donc bien une forte ambition politique qui réaffirme l’importance de la Bio pour engager la transition agroécologique.

Pour cela, des marges de manœuvre sont encore possibles pour maintenir ce qui a été bâti depuis plus de trente ans dans la Drôme et construire les bases d’un développement sain et serein pour les cinq prochaines années.

AGRIBIODROME demande, avec la FNAB et la FRAB

  • Que l’Etat s’engage à prolonger le crédit d’impôt jusqu’à 2027
  • Que l’Etat réoriente les sommes qui ne seront pas dépensées sur la conversion vers l’aide au maintien des fermes existantes
  • Que l’Etat augmente l’éco régime bio à 145€/ha/an, lors de la révision du plan stratégique national de 2025
  • Que, d’ici cette révision, l’Etat prévoie pour 2024 et 2025 un mécanisme d’urgence afin de maintenir les fermes bio en bio avec une enveloppe qui s’adaptera à la réalité des pertes sur la base de -20% de revenu disponible par an, critères définis conjointement entre l’Etat et la profession
  • Que l’Etat travaille sur un mécanisme de soutien au marché afin de garantir un niveau de revenu incitatif tout en permettant le développement des surfaces nécessaires à l’amélioration du bilan environnemental et sanitaire de l’agriculture
  • Que l’Etat travaille à un vrai plan de soutien à la consommation qui passe déjà par l’application totale des objectifs de 20% de bio en restauration collective. Le non-respect de cet engagement a, notamment, fait perdre 200M de litres de lait de débouché pour la filière BIO (source CNIEL) et plongé, depuis 2022, la filière dans la crise.

Veuillez croire chers adhérents, chers soutiens, chers partenaires, que le réseau Bio départemental « HISTORIQUE » Drômois reste mobilisé pour continuer de construire un avenir durable et qui fait sens pour nos fermes en Agriculture Biologique. Cela pour continuer de faire reconnaitre l’évidence, à savoir l’ensemble des services environnementaux et sociétaux que nous rendons et ce pour quoi la société dans son ensemble, et les élus plus particulièrement, doivent nous soutenir.

Nous serons donc attentifs à l’engagement pris par nos politiques à chaque niveau territorial pour soutenir l’agriculture BIO. Nous restons mobilisés pour accompagner les producteurs et défendre les intérêts de nos fermes.

 

Redonner du sens à notre Agriculture et notre Alimentation est notre unique objectif pour transmettre une planète viable et vivable aux générations présentes et futures !

LA BIO ? UN PRESENT POUR L’AVENIR !!

Jean Maxime Buisson, Porte Parole, pour le Conseil d’Administration d’Agribiodrôme

Contact : 0621751521