C’est la rentrée, et comme chaque année désormais depuis 4 ans, les producteurs de céréales biologiques sont exposés au risque de perdre leurs récoltes de sarrasin. La raison : l’exposition aux herbicides très volatiles comme le prosulfocarbe, 2ème herbicide le plus vendu en France après le glyphosate pour les céréales non bio. La volatilité de ces produits rend impossible de savoir qui a utilisé le produit causant la contamination et par conséquent impossible de retracer la responsabilité juridique, laissant les producteurs bio sans solution d’indemnisation avec des récoltes contaminées et donc détruites.
Plus d’un demi-million d’euros de pertes sur le sarrasin bio depuis 2020
Le sarrasin est particulièrement concerné par ce problème parce qu’il se récolte juste après les traitements d’automne. Or, le sarrasin est non seulement une filière montante en bio, mais en plus une production essentielle dans la « rotation » des céréales biologiques.
Si des cas de contaminations sur sorgo, chia, plantes aromatiques et vergers ont également été rapportés, on sait que les destructions de cultures de sarrasin bio pour cause de contamination aux herbicides volatiles se chiffrent depuis 2020 à plus d’un demi-million d’euros.
« On reçoit chaque année des appels de nouveaux producteurs biologiques qui nous disent qu’ils vont totalement arrêter cette culture alors que de nombreuses entreprises étaient en train de se structurer autour de cette production » explique Philippe Camburet, président de la FNAB et céréalier bio dans l’Yonne, avant d’ajouter : « C’est une culture qui a peu de besoin, qui très couvrante pour les sols et qui se défend elle-même contre les adventices, c’est donc une production extrêmement importante dans nos pratiques biologiques. »
La FNAB et FOREBio appellent à créer un fonds d’indemnisation pour les agriculteur-rice-s bio, victimes économiques des contaminations
« Il est urgent que les producteurs bio soient couverts par un système d’indemnisation qui prenne en charge la destruction des récoltes en cas de contamination, voire l’impossibilité de continuer à produire du sarrasin en bio » déclare Julien Bourgeois, vice-président de FOREBio.
Plusieurs pistes sont en discussion :
- La création d’un fonds spécial financé par la redevance pollution diffuse
- La prise en charge du risque économique par le dispositif FMSE (Fond de mutualisation sanitaire et environnemental)
Le gouvernement doit trancher cette question dans le Projet de Loi de Finances de 2024.
Contacts presse :
Philippe Camburet – président de la FNAB 06 77 94 85 19
Julien Bourgeois – Vice-président de FOREBio 06 78 81 23 49
Pour parler avec des producteurs victimes de contaminations contacter Emilie Poinsot : 07 69 82 62 36